Monsieur 18h00 - page 9

La nuit fut propice à son imagination. Il s’envolait encore vers un voyage des sens, vers des envies de plaisir. Il découvrait de nouvelles sensations en compagnie de cet homme qui le fascinait. L’intensité de ce qu’il ressentait l’obligea à se retourner plusieurs fois dans son lit car une douleur lui parcourait l’entrejambe dès qu’il cherchait à se mettre à plat ventre. Il se réveilla en plein milieu de la nuit en sueur, l’entrejambe humide, et traversé par une sensation de plaisir comme il n’avait jamais ressenti.

Il se sentait bien, heureux. Il aurait voulu rester là, à savourer ce moment, à tout jamais.

Il finit par se réveiller complètement et décida de se lever et d’aller prendre une douche ce qui devrait l’aider à remettre ses idées en place, car il sentait bien, qu’il devait explorer ses pensées, il avait besoin de comprendre ce qui se passait en lui.

Quelque chose avait changé dans la relation qu’il entretenait avec cet homme et il ne voulait pas que les réactions inopinées et non maitrisées de son propre corps, n’entachent l’apprentissage qu’il avait commencé avec cet homme.

Raphael se sentit revigoré au sortir de la douche, mais cela n’empêchait nullement son cerveau de tourbillonner à grande vitesse. Plein de choses s’y bousculait. Des questions, des affirmations, des impressions.

Il s’allongea sur son lit, enroulé dans son peignoir encore humide et se laissa aller à ses réflexions.

Son cerveau était en pleine ébullition. Les idées lui venaient de partout et dans tous les sens. Désireux de trouver une explication à ce qui s’était produit, il décida d’essayer d’organiser ses réflexions.

Tout d’abord, il lui fallait comprendre, pourquoi son corps avait manifesté une réaction aussi forte, alors que cet homme, n’avait en soit aucune raison particulière de lui provoquer une attirance quelconque. Il n’appréciait pas spécifiquement les poils et cet homme n’avait aucune beauté qui aurait pu justifier cela.

Certes, il avait une admiration pour cet homme, même s’il ne comprenait pas totalement pourquoi, mais hormis cela, celui-ci n’avait rien de spécifiquement attirant. Il était rassurant, chaleureux, protecteur, mais rien de particulier appelant à un désir physique.

Il mit en marche sa mémoire pour faire un flash back sur sa vie affective et ne trouva parmi ses aventures passées aucun mâle dont le physique puisse être susceptible d’être à l’origine d’une nostalgie qui aurait réveillé sa libido.

Il fallait se faire à l’évidence que cette réaction n’avait aucun lien, avec une quelconque attirance physique avec cet homme. S’il avait du coucher avec quelqu’un du bureau, il aurait très facilement dit oui à Max qui était plus jeune et dont le physique était bien plus alléchant. Il n’y avait jamais pensé depuis qu’il était arrivé, mais maintenant que son cerveau opérait une analyse de la situation, il regretta que Max fût aussi arriviste et jaloux.

A la pensée d’une aventure avec Max, il sentit son corps lui annoncer un début d’érection. Il chassa Max de ses pensées avec violence, car même s’il était attirant physiquement, il ne pouvait concevoir quoi que ce soit avec un pareil con. M’enfin, se surprit-il à penser, c’est quand même dommage !

Il reprit donc son analyse des évènements.

Qu’est-ce qui avait pu provoquer un désir assez fort, pour engendrer une érection pareille si ce n’était une attirance physique ? Là était la véritable question pour Raphael.