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Jeux 2 mots, des maux, des mois, d'émoi, de moi.
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18 novembre 2009

L'affaire M. - page 7

Janet et Myriam avançaient dans les couloirs et arrivèrent à l’escalier qui menait aux chambres de la famille. Pour atteindre sa chambre, Janet devait passer devant les chambres de ses trois enfants. Elle ne pu s’empêcher d’ouvrir la porte de la chambre de chacun d’eux et de balayer du regard chacune des pièces, espérant que comme par miracle, chacun d’eux soit profondément endormi au fond de ses draps moelleux.

La première chambre était celle de Charlotte, la cadette. Agée de 10 ans, Charlotte était une jeune fille dont la beauté n’avait d’égale que celle de sa mère. Elle s’était forgée un sacré caractère grâce à ses frères qui n’avaient de cesse de lui faire front et de lui faire toutes les farces qu’ils étaient capables d’inventer. C’était une excellente élève et avait pour ambition de renouer avec la tradition des Doherty et de devenir médecin.

Sa chambre arrangée avec goût était comme à son habitude parfaitement rangée. Sur le grand lit à baldaquin trônait Judith, sa poupée préférée.

Lorsque le regard de Janet croisa celui de Judith, ses genoux eurent une faiblesse et elle manqua de s’écrouler. Heureusement, Myriam était là et la soutenait. C’est les yeux emplis de flots lacrymaux que Janet ferma la porte.

Vint ensuite la chambre de James, l’aîné. C’était un garçon de 11 ans qui ne se distinguait des autres que par son talent artistique. Il jouait du piano en virtuose et faisait la fierté de ses parents. A dix ans, il avait composé une mélodie que n’importe quel compositeur lui aurait enviée. Le piano était sa passion, il ne vivait que par et pour le piano. Elève moyen, il se précipitait sur ses devoirs, dès la sortie de l’école, pour pouvoir rapidement s’adonner à sa passion et embaumer le manoir de ses mélodies entraînantes.

Le piano de couleur ébène qui luisait au centre de la chambre, rappela à Janet que ce qui rendait la maison aussi triste c’était cette absence de musique. Des bruits montaient du rez de chaussée, mais il n’y avait pas les habituelles notes qui envahissaient chaque espace, pour le plus grand bonheur de chacun des habitants.

Une fois de plus, Janet fut soutenue par Myriam, qui ne savait comment réagir face aux larmes de cette femme si belle et si désespérée.

Puis arriva l’ultime épreuve, la chambre de Max, le benjamin. Il n’avait que 8 ans, mais était déjà presque aussi grand que son frère aîné. La famille le surnommait « petit génie », car c’était un féru de science et un inventeur hors pair. Mélange de Mac Giver, de Léonardo Da Vinci et d’Einstein, il avait sauté deux années et était dans la même classe que Charlotte. Des tests avaient révélés très tôt son exceptionnel quotient intellectuel et tous étaient persuadés qu’il ferait un jour partie de ces hommes qui ont révolutionnés la condition humaine.

Sa chambre ressemblait plus à l’antre d’un enchanteur qu’à tout autre chose. Dans chaque recoin étaient entassés livres et objets divers sortis de son imagination. Hélène, était le seul membre du personnel autorisé à y pénétrer, à l’exception d’une des femmes de ménage qui avait pour seules missions de faire le lit et lorsque Max y consentait à passer un coup d’aspirateur, mais seulement sous sa surveillance.

Janet était anéantie. Toutes ses forces l’abandonnèrent. Malgré, tous ses efforts, Myriam, ne pu empêcher Janet de s’effondrer. L’épreuve était trop difficile. Janet était calée contre le montant de la porte et tel un pantin désarticulé, ne maîtrisait plus aucun de ses muscles. Seuls ses yeux semblaient encore pourvus d’assez d’énergie pour déverser une cascade de larmes qui venait s’écraser sur le sol.

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