Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jeux 2 mots, des maux, des mois, d'émoi, de moi.
Jeux 2 mots, des maux, des mois, d'émoi, de moi.
Publicité
Derniers commentaires
24 septembre 2009

Monsieur 18h00 - page 1

Lorsque Raphael entra dans le bureau accompagné de son maître de stage, il fut surpris de la taille gigantesque de la pièce. La décoration sommaire et quasi inexistante, donnait encore plus de volume à cet espace qui visiblement n’avait pour mission que de servir de lieu de travail. Toutefois, un élément mis en doute sa théorie. Un canapé décoloré par les rayons du soleil qui venaient le frapper en direct, trainait négligemment contre un mur désespérément nu.

Le chef de rédaction était assis à son bureau, le nez dans ses papiers. Concentré sur ce qu’il faisait et en même temps à sa conversation téléphonique. Il fit un signe de main à Max, qui compris aussitôt qu’on l’invitait à s’asseoir et à attendre. Raphael, se sentit quelque peu blessé, par la réaction du grand chef, qui semblait ne pas avoir constaté sa présence.

Raphael était un jeune homme tout fraichement sorti d’une école de journalisme et qui venait d’obtenir un poste de stagiaire, dernière épreuve avant l’obtention de son diplôme. Il avait était accueillit quelques dizaines de minutes plus tôt par Max son maître de stage. Accueil qu’il avait évalué comme professionnel mais sans plus d’humanité, ni de convivialité.

Sans savoir pourquoi, Raphael eut le regard attiré par la chevelure grisonnante du grand chef qui du haut de sa quarantaine pouvait se targuer de ne pas avoir de calvitie naissante. Il y avait comme des ondes qui glissaient sur les cheveux poivre et sel. Le soleil semblait jouer de ses rayons comme un enfant avec une loupe. Plus Raphael regardait cet homme, plus il était parcourue de sensations qu’il ne comprenait pas, car il n’avait jamais ressentie pareille chose. Il le détailla du regard et profita d’un moment où celui-ci se leva, pour découvrir le reste de son physique jusqu’alors caché par le bureau massif derrière lequel il était assis.

L’homme faisait les cent pas et semblait avoir besoin de cet exercice pour mener à bien la négociation engagée au téléphone. Max semblait perdre patience, car cela faisait déjà plus de dix minutes qu’il avait posé son séant sur le fauteuil qu’il occupait. Raphael, lui ne voyait pas le temps défiler. Il se sentait à son aise, et se surpris même à constater qu’il souriait.

La conversation dura encore un long moment, pendant lequel Raphael en profita pour regarder cet homme imposant au costume bien taillé. Il ne comprenait pas pourquoi, mais il lui trouvait un certain charme.

Le combiné sans fil émit un bip qui indiqua aux deux visiteurs qu’ils allaient pouvoir enfin obtenir ce qu’ils étaient venus chercher.

Après, une formule d’excuse et de salutation combinée, le grand chef qui regardait Max droit dans les yeux lui laissa la parole.

C’est lorsque Max, présenta Raphael, son nouveau stagiaire, que le grand chef s’aperçu enfin de sa présence. Il le salua poliment et remis Max dans la visée de son regard. Raphael constata alors que cet homme qu’il avait regardé pendant un long moment avait les yeux bleus et un regard sui le fit frissonner. Une conversation s’engagea entre Max et son supérieur, mais Raphael n’en écoutait rien. Il se demandait intérieurement pourquoi lorsque le grand chef l’avait fixement regardé, il avait ressenti soudain une onde choc, une amplification incroyable de la sensation qu’il ressentait depuis que son regard s’était posé sur cet homme.

Bien que pris dans ses pensées, Raphael, constata, non sans en ressentir une certaine fierté, que le grand chef, même s’il continuait à palabrer avec Max, ne pouvait s’empêcher de détourner très régulièrement son regard de Max pour le regarder lui et chaque fois, le grand chef lui adressait un sourire. Raphael se sentait bien. Il était envahi de sensations nouvelles mais agréables. Il se mit alors à écouter la conversation.

C’est à se moment précis, que Max se leva. Raphael qui regardait toujours le grand chef, sentit son regard comme le caresser quand il lui dit de sa voix douce : « Et si nous prenions quelques minutes pour faire connaissance ? ».

Le grand chef invita Raphael à s’asseoir sur le canapé et lui demanda s’il préférait son café avec ou sans sucre. Raphael vit le grand chef se diriger vers une console sur laquelle trônait une cafetière au contenu encore fumant et fut étonné de constater que cet homme tout en haut de la hiérarchie, n’était absolument pas gêné de le servir lui, qui venait juste d’être recruté.

Une conversation aimable s’engagea qui donna l’occasion à Raphael de retracer son parcours. L’homme l’écoutait attentivement et s’émerveillait de ce parcours exemplaire. Il ne pouvait s’empêcher de voir et en ce jeune homme, un très beau potentiel professionnel et lui prédit une belle carrière sans aucun doute.

Raphael, se sentait très à l’aise. Lui, qui d’ordinaire était plutôt timide et réservé, se sentait comme pousser des ailes. C’était la première fois de sa vie, qu’il se sentait aussi à sa place face à un inconnu, dans un lieu nouveau pour lui, alors qu’il savait qu’il lui faudrait faire ses preuves.

L’entretien dura plus d’une heure et l’homme y mit un terme avec beaucoup de gentillesse après avoir fait quelques recommandations bienveillantes à Raphael. Raphael avait maintenant un planning chargé puisqu’il devait chaque fin d’après-midi, revenir dans ce bureau pour faire un point de l’avancement de son travail. Il devait maintenant retrouver Max et prendre auprès de lui les instructions nécessaires à la réalisation du travail qu’il devait effectuer et dont la teneur lui en serait révélée par Max.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité