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Jeux 2 mots, des maux, des mois, d'émoi, de moi.
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26 septembre 2009

Monsieur 18h00 - page 2

Raphael sortit du bureau, non sans avoir au préalable remercié le grand chef pour son accueil et lui avoir confirmé qu’il serait là le soir même à dix-huit heures. Il referma la porte et avança dans le couloir pour rejoindre le bureau qu’il allait partager avec Max pendant toute la durée de son stage.

Lorsqu’il entra dans le bureau, il eut l’impression d’être agressé par Max qui après avoir refermé la porte l’affubla d’un « Alors ? ».

Raphael raconta l’entretien à Max, qui n’en perdait pas une miette. Au fur et à mesure, que Raphael avançait dans son récit, le visage de Max laissait apparaitre une déconfiture croissante. Raphael ne savait comment interpréter la modification du faciès de son interlocuteur. Il finit son récit. Max, après un silence quelque peu gênant pour Raphael, apporta une réponse à Raphael quant à la raison de ces changements d’expressions.

- « Ben mon vieux ! Tu lui as fait une sacrée impression !  Aucun stagiaire n’a eut droit à un entretien si long ! Et tu es bien le premier à qui il propose un point journalier ! »

Raphael compris en une fraction de seconde, que le visage de Max ne faisait que refléter rien d’autre que la jalousie qui commençait à naitre en lui. Il put tout au long de la journée constater que sa théorie était bonne, car Max avait véritablement modifié son attitude vis-à-vis de lui. Tant et si bien, qu’il n’osa même pas poser une question qui lui brulait les lèvres depuis qu’il était sorti du bureau du grand chef. Il ne savait ni le nom, ni le prénom du grand chef et n’avait d’autre choix pour le moment que de l’appeler Monsieur.

Max était à peine aimable, mais avait tout de même donné à Raphael, non sans avoir placé quelques réflexions désobligeantes à l’intention de Raphael chaque fois qu’il le lui était possible, le sujet qu’il aurait à traiter. Le journal allait dans six mois sortir un numéro spécial, pour fêter son cinquantième anniversaire, dans lequel une comparaison entre l’époque d’aujourd’hui et celle de la création devait être comparées afin de mettre en exergue l’évolution de la société.

Max était chargé de la thématique cinéma, et avait donc chargé Raphael de retracer tout ce que le journal avait publié sur ce sujet. Il avait avec agressivité insisté pour que Raphael lui dresse une liste de tous les articles parus depuis la création du journal, et cela devait lui être remis le soir même.

Raphael se plongea donc dans les bases de données, et n’hésita pas à faire plusieurs allers et retours pour consulter certains numéros entreposés aux archives. Vers 17h30, il se présenta devant Max avec son travail qu’il avait présenté sous la forme d’un tableau qui listait tous les articles sur le sujet et précisait numéro et date de parution, titre de l’article et sujet traité, etc. Comme à son habitude Raphael avait réalisé son travail très consciencieusement et le résultat était proche de la perfection.

Max lui pris le dossier et commença à regarder de près. Raphael, voyait la jalousie de Max qui commençait à prendre le dessus. Les expressions de son visage le trahissaient. Raphael compris que le cerveau de Max était en ébullition et que celui-ci cherchait la faille, l’erreur, la bêtise, ou n’importe quoi qui pourrait être prétexte à lui valoir une remontrance bien trempée. Raphael commençait à s’inquiéter car le visage de Max montrait son envie de lui sauter dessus, mais rien ne se passait. Max continuait à avancer dans la lecture du dossier.

Raphael, ne put s’empêcher de regarder sa montre, cela faisait 15 minutes que Max avait le nez plongé dans le dossier et que lui était là debout en face de lui à attendre. Raphael qui n’avait pas oublié le rendez-vous fixé à 18h avec le grand patron, se demandait quand Max allait enfin lâcher ses foudres sur lui afin qu’il puisse se rendre de nouveau dans le grand bureau de l’homme qui le fascinait. Raphael en était arrivé à cette conclusion, les sensations qu’il avait ressentit devait être de la fascination pour cet homme.

Max que la jalousie avait rongé toute la journée, remarqua le regard discret de Raphael sur sa montre. Ni une, ni deux, l’idée géniale lui vint enfin à l’esprit. Et c’est un grand sourire qui vint se mettre en place sur son visage. Raphael, pensa lorsqu’il vit le sourire sur le visage de Max, ca y est, il a trouvé comment m’incendier. Il se prépara à prendre le revers sévère qu’il appréhendait. Mais rien ne vint. Max continuait à lire. Concentré. Sans adresser un regard à Raphael.

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