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Jeux 2 mots, des maux, des mois, d'émoi, de moi.
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26 octobre 2009

Monsieur 18h00 - page 24

Après plusieurs jours d’un duel acharné entre lui et lui-même, Raphael décida de prendre le taureau par les cornes. Il retournerait ce soir même au rendez-vous de 18h00, bien décidé à mettre un terme à ce combat intérieur.

L’entretien n’aurait qu’un seul objectif. Lui permettre de ressentir quelque chose et de l’analyser pour trouver enfin une réponse.


A 18h00, il toqua à la porte. Une poignée de secondes plus tard, laps de temps qui lui paru interminable, il fut invité à entrer par une voix assourdie par la porte restée close. Il s’attendait à ce que la porte s’ouvre et à voir le grand chef dans l’encadrement et fut donc surpris de cette invitation distante. Mais après tout, cela faisait longtemps qu’il n’était pas venu voir le grand chef, celui-ci avait surement du se lasser d’attendre chaque soir derrière sa porte et devait penser que Raphael ne viendrait plus.

Il ouvrit la porte, entra et referma la porte. Pendant les quelques secondes qu’il avait mis à exécuter ces mouvements, il avait poliment salué le maître des lieux.

Lorsqu’il se retourna pour faire face à l’homme assis derrière le bureau, il se figea sur place comme pétrifié.

« Hé bien jeune homme ! Que puis-je pour vous ? »

En une fraction de seconde, il comprit immédiatement ce qui lui avait échappé pendant si longtemps. Ce qu’il avait perçu comme un changement, n’était autre que le fait que le grand chef avait arrêté de l’appelé « jeune homme » pour l’appelé par son prénom dès l’instant ou son genou avait été heurté par le sexe de Raphael.

Raphael restait pétrifié devant l’homme.

« Ca ne va pas jeune homme ? »

Raphael reprit ses esprits et sa bouche réussit enfin à sortir quelques sons intelligibles.

« Euh ! IL n’est plus là ? »

L’homme en face de lui et qu’il n’avait jamais vu auparavant, était très âgé, dégarni au point d’être presque chauve, chétif et maigrelet.

-          « Ah ! Vous n’êtes pas au courant ! Je vais assurer son remplacement jusqu’à son retour ! »

-          « IL revient quand ? »

-          « Personne ne peut le dire pour le moment ! »

Raphael ne savais plus quoi penser.

-          « Je peux peut être vous aider ? »

-          « Pardonnez-moi, mais malheureusement non, je souhaitais l’entretenir en privé ! »

-          « Bien ! Alors je vous souhaite une bonne soirée, Au revoir jeune homme ! »

-          « Au revoir Monsieur, toutes mes excuses de vous avoir importuné ! »

Raphael referma la porte et se retrouva seul dans le couloir désert.

Il se sentait envahi de multiples sensations. Il n’avait jamais eu le cœur aussi serré dans sa poitrine. Il avait besoin d’accuser le coup et se dirigea vers son bureau pour s’y asseoir le temps de se sentir assez sûr de lui pour s’engager sur le chemin du retour à la maison.

Lorsqu’il entra dans le bureau, Max venait juste d’enfiler son manteau et était sur le point de partir.

Max regarda Raphael. Son visage tout déconfit, son air abattu.

Sans dire un mot, comme pour respecter le silence dont avait besoin Raphael, Max se dirigea sans bruit vers la porte, pendant que Raphael s’effondrait dans son fauteuil.

« On ne se rend compte de la valeur de ce que l’on a, qu’une fois qu’on ne l’a plus ! »

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