Monsieur 18h00 - page 22

Max s’était redressé et regardait Raphael.

Un étonnement total se lisait sur le visage de Raphael qui comprenait de moins en moins ce qui se passait.

« Tu crois vraiment que c’est parce qu’il ne veut plus que l’on ait de rapports intimes que je suis dans cet état ? »

Raphael ne répondit pas.

« Tu as besoin de murir mon jeune ami ! »

Raphael était perdu.

« Je pense que tu as compris que je l’aime ! Au moins ca c’est à ta portée ! »

Raphael acquiesça de la tête s’en dire un mot.

« Ce qui veut dire que ce qui m’importe le plus c’est son bonheur ! »

Raphael sourit gentiment, mais au fond de lui il ne comprenait pas où Max voulait en venir.

« Et cela même, si son bonheur n’est pas auprès de moi ! »

Raphael fût soudain pris d’un étrange sentiment qui le mit mal à l’aise.

« Il est malheureux, parce qu’il t’aime ! Pauvre andouille ! Et toi tu n’es même pas capable de te rendre compte que tu es amoureux de lui ! »

La mâchoire inférieure de Raphael s’effondra, il était là bouche ouverte, comme si la plus improbable des affirmations venait de lui être faite.

« Euh ! Non ! J’ai beaucoup d’admiration pour lui, mais comment pourrais-je aimer un homme qui ne m’attire pas physiquement ? »

Max le regardait.

« Parce que tu crois que l’amour dépend du fait qu’un mec te donne envie de bander quand tu le vois ! Tu as encore beaucoup à apprendre de la vie ».

Raphael avait de plus en plus de mal à comprendre ce qui se passait.

« Je serai à ta place, je réviserai la définition du mot admiration ! »

Raphael senti ses pensées partir dans tous les sens. Il avait besoin de respirer, de réfléchir.

« Et dire que tu as la chance que ça soit réciproque entre vous et que t’es même pas foutu de t’en rendre compte ! »

La nuit avait recouvert la ville de son manteau sombre, Max regarda par la fenêtre et s’en aperçu à ce moment là. Il se leva, pris son manteau, l’enfila et se dirigea vers la porte.

« A demain ! Et penses à réfléchir avec tes neurones pas avec la semelle de tes godasses ! »

Max ouvrit la porte, sortit et la referma.

Raphael se retrouva seul dans le bureau, complètement perdu.

Raphael regardait son visage dans le miroir de la salle de bain. Il venait de se laver les dents et s’apprêtait à se coucher.

« Quoi ? »

Son reflet restait silencieux.

« Mais t’es malade ! Tu ne vas quand même pas croire que t’es amoureux de ce mec ! »

Le miroir restait impassible et ne répondait pas.

« Et puis zut, je n’ai pas envie de parler de ça ! ».

Raphael détourna son regard du miroir, éteint la lumière et se glissa sous les draps, puis s’endormi rapidement.