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Jeux 2 mots, des maux, des mois, d'émoi, de moi.
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26 septembre 2009

Monsieur 18h00 - page 3

La montre de Raphael indiqua 17h55. Raphael que la situation avait sortit de sa plénitude acquise le matin même dans le bureau du grand chef, ne savait comment se dépêtrer de cette situation. Il lui fallut prendre tout son courage à deux mains pour ouvrir la bouche et commencer une phrase dont le but était de se libérer de Max pour aller à son rendez-vous.

Max qui le surveillait discrètement du coin de l’œil, ne perdait pas de vue la grande horloge qui brillait sur le mur derrière Raphael. Raphael eut à peine le temps de prononcer un son, qu’il fut arrêté dans son élan par Max qui lui précisa d’attendre qu’il ait finit la lecture de ce dossier. Tous les espoirs de Max s’effondrèrent d’un seul coup. Son visage affichait sa défaite et celui de Max le triomphe.

C’est vers 18h15 que Max lui rendit le dossier accompagné d’un « Bon travail ! » avec un sourire de vainqueur. Puis, Max le congédia par un « Bonne soirée ! A demain ! ».

Raphael, ramassa alors ces affaires, pris son dossier sous le bras et fonça à toute allure vers le bureau du grand chef.

Il tremblait de tous ses membres lorsqu’il frappa à la porte. L’attente d’une réponse lui parut interminable. Puis enfin, vint la délivrance, « Entrez ! ».

Raphael ouvrit la porte et se présenta dans l’encadrement.

L’homme assis derrière son bureau, se leva et lui adressa un regard, qui glaça d’effroi Raphael.

« Sachez Jeune homme ! Qu’avant l’heure ce n’est pas l’heure et qu’après l’heure, ce n’est plus l’heure ! La ponctualité, Jeune homme ! Vous pouvez retourner à vos activités ! Vous m’avez déçu ! ».

Raphael tourna les talons et sortit du bureau sans oser dire un mot. Il était courbé comme si toute la misère du monde lui pesait sur les épaules. Il s’était attendu à prendre de face la jalousie de Max, mais n’avait pas imaginé que cela arriverait par le grand chef lui-même. Comment allait-il faire pour faire oublier cela à cet homme qu’il admirait sans même savoir pourquoi ?


Lorsqu’il arriva chez lui Raphael s’effondra sur son lit. Il était là, les yeux fixant le plafond, la tête explosant de milles réflexions. Comment lui, qui jusqu’à ce jour avait toujours réalisé tout se qu’il entreprenait avec sérieux et brio, avait-il pu subir un si cuisant échec ? Jamais de sa vie, il n’avait eu à subir telle épreuve.

Son esprit vagabondait dans tous les souvenirs de la journée. Il commença alors à remettre en cause toute sa vie. N’avait-il rien appris jusqu’à maintenant ? Il conclut avec stupeur qu’il n’était pas encore près à affronter les affres de la vie, lui qui depuis tant d’années, se préparait à cela.

Il fut soudain parcouru d’un frisson de terreur. Il venait de réaliser que bien qu’il eut tout fait pour obtenir ce stage, qu’il s’agisse d’être plus brillant que les autres candidats lors des nombreux entretiens ou de sa préparation qui l’avait amenée à faire de nombreuses recherches, il avait oublié de se renseigner sur l’identité du grand chef. Cela était pourtant une évidence, mais, non, il n’y avait même pas pensé. Il se décevait lui-même, peut-être même plus qu’il n’avait déçu le grand chef se dit-il intérieurement.

Ses réflexions étaient intenses et nombreuses, tant et si bien qu’il ne dina pas et qu’il finit par s’endormir épuisé à une heure avancée de la nuit.

Lorsque le réveil sonna, et bien que son état pouvait être qualifié de « pas très frais », il se leva d’un bond, bien décidé à ne pas arrivé en retard au bureau. Il avait beau essayer de se motiver, il ne voyait décidément pas comment il allait faire pour retrouver les bonnes grâces du grand chef. Il ne savait ni comment, ni pourquoi, il fallait qu’il y arrive, mais ce dont il était persuadé c’est qu’il fallait qu’il réussisse.

Lorsqu’il entra dans le bureau, il semblait toujours porter un fardeau trop lourd pour lui, ce qui ne fut pas pour déplaire à Max qui lui au contraire arborait un sourire radieux et triomphant. Max était si fier de sa réussite qu’il était redevenu charmant et aimable, comme lorsque Raphael était arrivé la veille au matin.

Il chargea Raphael de nouvelles tâches dont il s’acquitta consciencieusement. Max ne fut pas avare de compliment sur le travail réalisé. Au moins, se disait Raphael, il n’avait pas à affronter les fureurs de Max en plus de son fardeau. Vers 17h25, Max l’informa qu’il partait en réunion et qu’il ne le reverrait que le lendemain matin, il eut même la gentillesse de proposer à Raphael de rentrer chez lui dès qu’il aurait fini le dernier travail confié. Raphael le remercia et ne le regarda même pas sortir du bureau tant il voulait finir avec minutie le rapport sur lequel il travaillait.

Seul dans le bureau, il était concentré, mais il entendit soudain quelque chose qui le perturba. Il se força à mettre le point final à son travail avant de s’intéresser à ce bruit régulier qui lui martelait doucement les tympans. Il ferma son dossier et regarda autour de lui pour identifier la source de ce désagrément.

Lorsqu’il posa les yeux sur la source de ce tapage, il sentit un frisson lui parcourir l’échine et une goutte de sueur glaciale descendre doucement le long de sa colonne lui infligeant une brulure d’une douleur insupportable. Il regardait fixement la pendule flanquée au-dessus de la porte et le silence était couvert par le tic tac incessant de l’engin.

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